tourisme responsable

La charte européenne du tourisme durable des espaces protégés (La CETD)

En Avril 2014, Plaisirs et Maisons de Provence a reçu officiellement son agrément au Volet 3 de la Charte Européenne du Tourisme Durable.
L’agence fait partie des 7 premières agences à avoir obtenu cette distinction pour son implication à œuvrer pour un tourisme durable dans les espaces protégés de Provence.
Le volet 3 de la CETD concerne les opérateurs de voyages qui commercialisent des séjours se déroulant sur les Parcs Naturels Régionaux (PNR) et Parcs Nationaux (PN).
Cette distinction est le fruit d’un long travail engagé par Sabine Scorsone, Fondatrice de Plaisirs et Maisons de Provence, et, de son équipe.
Depuis 2008, Sabine travaille pour la mise en application du Volet 3 de la Charte Européenne du Tourisme Durable des Espaces Protégés (CETD). 
Elle a débuté sa réflexion par la rédaction d’un mémoire en 2008, lors de son Master 2 en Management international du Tourisme, à la faculté d’Aix en Provence.
 
Ce Mémoire avait pour sujet : Comment une Tour Opérateur peut-il adhérer au volet 3 de la CEDT ?
Sabine a ensuite participé à la réflexion nécessaire pour mettre en place ce Volet 3. Elle a participé aux groupes de travail orchestrés par Lydie Defos du Rau, Chargée de mission Tourisme et loisirs durables et Gilles Clémente, consultant d’IPAMAC, avec d’autres agences réceptives locales et des offices de tourismes du Pays d’Arles.
 
L’agence a fait l’objet d’une phase d'identification & de diagnostic effectué par le gestionnaire d'espace protégé des Alpilles, Lydie Defos du Rau, sur différentes thématiques (le rapport avec la nature, la dynamique de mise en réseau, la gestion du personnel, le type d’offres développé …).
Un comité constitué des principaux acteurs du tourisme Français (IPAMAC, ATOUT France, ATR, …) a statué pour validé cette candidature.
 
Cet agrément a une durée de 3 ans renouvelable. C’est une démarche de progrès.
Un plan d’actions est en train d’être rédigé entre Sabine et Lydie, qui sera très prochainement présenté dans cet article et qui évoluera avec le temps.
De plus, un rapport annuel sera établi pour faire état de l'avancement de cette démarche de progrès.
 

EN SAVOIR PLUS ....

COMMENT EST NÉ LA CETD

 

Cette charte a été élaborée par un groupe constitué de représentants européens des espaces protégés, du secteur du tourisme et de leurs partenaires.
Elle fait suite à une première réflexion, engagée en 1991, par la Fédération Europarc, qui a abouti à la publication du rapport "Loving Them to Death ?".

La Charte Européenne du Tourisme Durable (CETD) a été élaborée en vue de contribuer à l'Agenda 21, le programme de développement durable des Nations Unies, établi au sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 – Consulter la charte européenne du tourisme durable

De 1995 à 1999, la fédération des Parcs Naturels Régionaux de France a mis en place le programme LIFE. Il a été formé un comité de pilotage composé de 10 parcs pilotes en Europe (gestionnaires), des acteurs de l’environnement et des acteurs du tourisme.

Aujourd’hui, tout un réseau s’est développé, afin de mettre en place un Tourisme Durable de 58 territoires en Europe, répartis dans les pays partenaires : Allemagne, Autriche, Espagne, Finlande, France, Grande Bretagne, Italie, Portugal.

Le but étant d’agir au niveau local, par une préservation des espaces naturels, tout en faisant prospérer l’économie, en accord et avec la participation des résidants.

qu'est ce que la CETD?

La Charte Européenne du Tourisme Durable des Espaces Protégés favorise l'application concrète du concept de développement durable du tourisme. C'est-à-dire « un développement qui répond aux besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs».

C’est un outil de management pour aider au développement durable du tourisme de n’importe quelle zone dite "protégée"

La charte définit des règles et une méthodologie à suivre, en prenant en compte les besoins environnementaux du territoire, de la population locale et des entreprises touristiques locales.

Elle aide à la création d’un partenariat entre divers acteurs d’un territoire, pour la mise en place d’un PROJET TOURISTIQUE, répondant aux prérogatives définies par cette dite charte, suivant les orientations stratégiques d’un territoire tout en répondant aux règles de base du développement durable du tourisme.

Elle permet de définir un engagement sous forme de contrat signé par l’ensemble des partenaires, favorisant l'organisation du partage des responsabilités, décrivant l'engagement individuel et collectif pour la mise en place d’un tourisme répondant aux règles du développement durable.

POUR ÊTRE APPLIQUÉE, LES ACTEURS DOIVENT RESPECTER 5 RÈGLES FONDAMENTALES :

  1. 1/ Développer un tourisme en accord avec les principes du développement durable.
 
  1. 2/ Mettre en place une approche stratégique
Adhérer à la Charte, c'est réaliser un diagnostic, consulter et impliquer les partenaires, fixer des objectifs stratégiques, allouer les moyens nécessaires, réaliser un programme d'actions et évaluer les résultats.
 
  1. 3/ S'engager à adopter l'éthique du Tourisme Durable
Les signataires de la Charte adhèrent à l'éthique du Tourisme Durable. Ils s'engagent à oeuvrer pour une meilleure contribution du tourisme à la protection et à la mise en valeur du patrimoine. Ils s'engagent à adopter une éthique commerciale : c'est le respect du client et l'établissement d'une politique de prix juste. L'éthique sera également présente au niveau de leur politique d'accueil, en favorisant l'accès des espaces protégés à tous les publics, en particulier aux scolaires, aux jeunes, aux personnes âgées ou handicapées.
 
  1. 4/ La volonté de privilégier le travail de partenariat
Elle se traduit par une contractualisation et une coopération intense et franche entre l'institution gestionnaire de l'espace protégé, les prestataires touristiques, les Tours Opérateurs et les autres acteurs locaux.
 
  1. 5/ Respecter les règles de base du tourisme
Par exemple : les règles commerciales (respect des contingentements, et des commissionnements des intermédiaires), la compétence technique, la qualité et la rapidité de l'information, le respect du droit du tourisme, la préférence à l'initiative privée.
 

COMMENT Y ADHERE-T-ON  ?

L’adhésion à la Charte Européenne du Tourisme Durable des Espaces Protégés est à l’initiative de chacun des territoires concernés.

En France, elle nécessite de la part de l’espace protégé ou Parc Naturel Régional de France, la mise en place d’une STRATEGIE pour MISE EN PLACE DU TOURISME DURABLE et la MISE EN PLACE DE LA CHARTE;

L’ESPACE PROTEGE est le chef d’orchestre d’une réflexion globale, concertée et s’efforce de créer une interaction positive entre l'activité touristique et les autres secteurs du territoire ayant pour ambition de répondre aux attentes des nouvelles clientèles européennes.

L'adhésion à la Charte doit aboutir à la définition d'une stratégie pluriannuelle de Développement Touristique Durable et d'un programme d'actions contractuelles pour et par le territoire et les entreprises signataires.

Trois temps

 

LES 10 PRINCIPES POUR LA MISE EN PLACE D’UN PROJET TOURISTIQUE

La charte définit 10 principes afin de travailler en partenariat.

PRINCIPE 1

Impliquer l’ensemble des acteurs du tourisme de la zone protégée dans son développement et sa gestion.

Création d’un « forum permanent », devant être établi entre l'autorité de secteur protégé et les municipalités locales, les organisations communautaires et les représentants de l'industrie du tourisme. Les liaisons avec les organismes régionaux et nationaux devant être également développées.

PRINCIPE 2

Préparer et mettre en oeuvre une stratégie de Tourisme Durable dans un plan d’action concret et planifié pour le secteur protégé.
La stratégie doit être basée sur la consultation de l’ensemble des acteurs et être approuvée et comprise par ces mêmes parties prenantes locales.
 
Cette stratégie doit contenir :
  • Une définition du secteur concerné par la dite stratégie (qui peut d’ailleurs aller à l’extérieur du secteur protégé)
  • Une évaluation de l'héritage naturel, historique et culturel du secteur, la liste des infrastructures de tourisme et les données économiques et sociales (Notions de Capacités d’accueil)
  • Une évaluation des données touristiques actuelles et des marchés futurs potentiels
  • La liste d'objectifs stratégiques pour le développement et la gestion du tourisme, en tenant compte : 
   - De la conservation et la mise en valeur de l'environnement
   - Du développement économique et social
   - De la conservation et de l’amélioration de la qualité de vie des résidants locaux
   - De la gestion des flux touristiques en gardant comme priorité la Qualité de Service aux touristes
 
  • Un plan d'action pour atteindre ces objectifs
  • La liste des moyens (ressources) et des acteurs associés à la mise en œuvre de cette stratégie
  • Des moyens de contrôle des résultats ainsi obtenus

Prise en compte des problématiques clés : Chaque secteur protégé est différent. Les priorités stratégiques et les plans d'actions programmés doivent être décidés localement, de la façon décrite ci dessous.

PRINCIPE 3

Protéger, faire respecter et accroître l'héritage naturel et culturel du secteur, pour et par le tourisme et le protéger du développement de tourisme excessif par :
  • Le contrôle de l'impact sur la flore et la faune et la bonne gestion du tourisme dans des emplacements sensibles
  • Encourager certaines activités visant à maintenir l'héritage historique, la culture et les traditions
  • Contrôler et réduire les activités affectant défavorablement la qualité des paysages, de l'air et de l'eau, notamment celles qui utilisent les énergies non-renouvelables, celles qui créent des déchets inutiles et occasionnent des nuisances sonores
  • Encourager les acteurs de l'industrie du tourisme qui contribuent à la conservation du patrimoine local dans sa diversité
 

PRINCIPE 4

Fournir aux touristes une grande qualité de service par :
  • Les recherches des souhaits et des aspirations des touristes et la prise en compte de leurs satisfactions, et ainsi dégager des axes de progrès
  • Les réponses aux besoins les plus spéciaux des visiteurs ayant des handicaps
  • Le soutien aux initiatives qui visent à améliorer la qualité des installations et des services proposés 

PRINCIPE 5

Communiquer efficacement aux touristes les qualités intrinsèques de la zone protégée en :
  • S’assurant que la promotion du secteur est basée sur des aspects authentiques
  • Fournissant aux visiteurs des informations de bonne qualité et aisément disponibles dans et autour de la zone visitée ainsi que chez les entreprises du tourisme local
  • Fournissant des supports éducatifs et des services qui illustrent le respect de l'environnement et contribuent à la prise de conscience de l’héritage laissé aux visiteurs

PRINCIPE 6

Encourager les produits de tourisme spécifiques qui permettent la découverte et la compréhension de la zone visitée en :

Encourageant les activités / événements qui s’illustrent par et pour le respect de la nature et son héritage

PRINCIPE 7

Augmenter les connaissances de la zone protégée et faire prendre conscience aux acteurs impliqués dans le tourisme des questions de développement durable en : 
Fournissant des programmes de formation et ou de soutien pour le personnel du secteur protégé (En amont identifier les besoins de formations et les attentes)

PRINCIPE 8

S’assurer que les activités de Tourisme ne réduisent pas la qualité de vie des résidants locaux, par :
  • L'implication des communautés locales dans la planification et la gestion des actions
  • L'assurance de la bonne communication dans le secteur protégé entre la population locale et les visiteurs
  • L'identification et la réduction des conflits pouvant apparaître
 

PRINCIPE 9

Augmenter les retombées du Tourisme dans l'économie locale, par :
  • La promotion des produits locaux (alimentation, métiers, services locaux)
  • Encourager l'emploi de la population locale dans le secteur du tourisme

PRINCIPE 10

Contrôler et gérer le tourisme pour réduire ses impacts négatifs par :
  • La tenue d’un rapport chiffré sur le tourisme (fréquentations, localités, saisonnalités ...) établi notamment grâce aux données transmises par les diverses entreprises de tourisme locales
  • La création et l'exécution d'un Plan de Gestion des visiteurs
  • La promotion des transports en commun, la présentation du vélo et de la marche comme une alternative aux voitures
  • L’identification et la prise en compte de toutes nouvelles formes ou styles de tourisme